Production du cuir – Le travail en humide

Le cuir est une matière noble qui nécessite un travail de précision et de qualité et ce, tout au long du processus de transformation des peaux en cuir.
La tannerie Radermecker vous partage les étapes de production du cuir réalisées au sein de ses nouveaux bâtiments et grâce à ses nouvelles machines : « Le travail en humide ».

Le triage des peaux

Depuis notre emménagement dans nos nouveaux locaux, nous sous-traitons le travail de rivière. Nous achetons nous même les peaux brutes et les envoyons auprès de notre sous-traitant, et les réceptionnons dites en « wet white ».

Lors de la réception des peaux wet white, nous vérifions :

  • Les défauts présents sur la peau : coutelures, griffes guéries, varons (piqures d’insecte)
  • L’épaisseur

Après vérification de ces 2 éléments, les peaux sont donc triées par épaisseur, par dimensions et par aspect de fleur.

Lors de ce triage, comme expliqué dans notre article sur la traçabilité des peaux, nous marquons les peaux avec la lettre A + 2 chiffres afin d’identifier l’origine des peaux.

Le tannage des cuirs

Le tannage est un procédé qui consiste à transformer la peau (auparavant préparée) en cuir, grâce à des tanins (d’origine végétale ou minérale) permettant de transformer les peaux en cuir en les rendant durables, souples et imputrescibles.

Les cuirs selliers de la tannerie Radermecker sont majoritairement tannés au végétal. Le tannage végétal est un procédé beaucoup plus lent qu’un tannage minéral mais surtout moins nocif pour l’environnement.

Les avantages d’un cuir tanné au végétal sont nombreux. En plus d’être plus respectueux de l’environnement, les cuirs issus d’un tannage végétal sont non allergènes, ont des teintes naturelles et plus profondes et le temps offre à ce type de cuir une patine naturelle inégalable. 

Ainsi, les peaux baignent pendant plusieurs jours en foulon dans un mélange d’eau et d’extraits de tanins végétaux (poudre d’écorces de quebracho, de mimosa, de châtaigner…) et de graisse. Avant d’extraire les peaux du foulon, nos artisans vérifient que le cuir est bien tanné à cœur.

C’est à partir de cet état que l’on peut parler de cuir.

Le suif - La nourriture des cuirs en bain de graisse

La nourriture en bain de suif est un procédé unique, propre à la Tannerie Radermecker. Les cuirs sont plongés dans un bain de graisses chaudes (mixte de paraffine et de gras de bœuf) entre 70 et 80°C. Lors de cette étape, Les cuirs prennent jusqu’à 30% de graisse sur leur structure, c’est-à-dire 30% de kg de graisse du poids du cuir. Contrairement aux cuirs selliers avec ajout de graisse dur en surface, nous apportons cette nourriture en cœur du cuir de façon homogène sur l’ensemble de l’épaisseur. Ce qui procure au cuir une facilité de découpe et de travail, une résistance à l’eau plus importante et une main constante dans le temps.

Le suif permet d’avoir un cuir sans entretien puisque la graisse se donne de façon constante en surface du cuir, lui donnant la nourriture nécessaire et une belle patine. 

Le cuir suiffé permet notamment de résister en environnement extérieur. Étant gorgé de graisse, il rejettera toute perturbation extérieure (eau / environnement salin). Son comportement et ses aspects ne seront pas altérés. Ceci est approprié en usage intensif d’usure comme pour le secteur équestre (licols, filets ou bridons, brides, rênes de bride et d'équipements d'attelage).

Nous supprimons ensuite le surplus de graisse en surface de fleur et chair en foulon. Puis soit en naturel ou après une étape de teinture passent au travail mécanique et en sèche.

Nos cuirs selliers concernés par la nourriture en bain de suif sont : Niagara collet, Niagara demi dosset, Boyoma demi dosset et Boyoma étiré.

La teinture des cuirs en foulon

Les cuirs teintés sont teintés en foulon. Pour cette opération, nos artisans utilisent le foulon en polypropylène (celui en bois étant utilisé pour l’opération de tannage du cuir).

La teinte en bain s'adapte aux fibres de la peau, valorise et donne vie à leurs différences naturelles. L’enjeu est de colorer le cuir de façon homogène tant sur l’épaisseur que sur la surface. 

Une attention particulière est apportée sur la non migration du coloris et la fixation de ce dernier pour qu’il ne dégorge pas et reste constant durant la durée de vie du cuir. La fleur est également colorée tout en gardant ses pores de la peau ouverts et donc respire toujours.

Après plusieurs heures, les peaux sont retirées pour être séchées.

La sèche des cuirs

Deux types de sèche sont utilisés au sein de notre tannerie, selon l’épaisseur des cuirs : 

  • la sèche suspendue : les cuirs épais (comme notre cuir sellier Niagara) sont séchés dans une pièce équipée d’un système de ventilation d’air chaud. L’enjeu est d’apporter une ventilation homogène dans la zone sur une faible chaleur afin de ne pas agresser les cuirs. Ceci permet une sèche homogène du cuir et donc un comportement du cuir homogène sur l’ensemble de sa surface.
  • la sèche sur cadre : les cuirs plus fins (comme notre cuir sellier Angel) se retrouvent étirés sur des cadres. Ceci à une double fonction :
    • Une fois le cuir posé sur cadre, la rotation du cadre est fait pour augmenter la surface du cadre et donc étirer la peau entière fine de façon homogène et ainsi diminuer les rides et les ondulations de la peau.
    • Sécher le cuir. Il s'agit là aussi d’une ventilation très douce et homogène dans la cage de sèche afin de ne pas agresser le cuir.

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