Le cuir, un matériau durable et écologique

Le cuir un matériau durable et écologique

Le cuir est-il un matériau durable et écologique ? La production et l'utilisation du cuir, sous bien des aspects, ont mauvaise presse auprès des écologistes radicaux. Il convient de mettre en balance de nombreux avantages dans la production et l'utilisation du cuir. A bien y regarder, il est même aisé de qualifier cette production de durable et écologique, nous vous détaillons cela.

Le cuir et l’élevage des animaux

Les animaux sont-ils élevés pour la production du cuir ?

Elevage de bovins

La production de cuir est le résultat de la production agroalimentaire. Les principales sources de peaux d’animaux sont le bovin 69%, mouton 13%, chèvre 11% et porc 6%. Les vaches, moutons, agneaux, chèvres et porcs ne sont absolument pas élevées pour leurs peaux.

Le cuir est un sous-produit de notre chaîne alimentaire. Ainsi, tant que nous consommons de la viande, la fabrication du cuir restera un moyen de recycler des restes alimentaires, qui serait autrement gaspillés ou brûlés.

Seuls les animaux « dits » exotiques sont élevés pour leurs peaux, comme le lézard ou le crocodile. La production de cuirs exotiques représente environ 0.2% de la production mondiale de cuir.

Selon l’association Leather Naturally, la fabrication moderne du cuir recycle environ 270 millions de peaux de bovin par an. Il est actuellement estimé que la production du cuir suppose une économie de 7.3 millions de tonnes seulement pour les peaux de bovins et un total d’environ 10 millions de tonnes par an. Ce qui représente énormément de déchets potentiels transformés en un matériau polyvalent et utilisable.

Selon un rapport américain de mai 2021 commandé par L&HCA (Leather & Hide Council of America) s’appuyant sur 25 ans de données gouvernementales, dirigée par le Dr Gary W. Brester, professeur émérite à la Montana State University, démontre que l’utilisation du cuir ne signifie pas que plus de bovins sont élevés. Et de plus, si la production du cuir s’arrêtait, l’impact environnemental serait très important : la combustion ou l’élimination dans des décharges de millions de peaux.
Mr Steve Sothmaan, prédisent de L&HCA, explique pourquoi ce rapport a été mené : « A mesure que les populations mondiales s’urbanisent, nous comprenons moins bien le fonctionnement de l’agriculture. Cela entraîne des idées fausses, par exemple que ne pas produire de cuir serait bon pour l’environnement et signifierait des industries laitières et de viande plus petites, ou l’extrême, qu’il existe des « fermes de cuir » qui élèvent du bétail uniquement à des fins de production de cuir. »

L’élevage des animaux a-t-il un impact sur le climat ?

Le méthane émis par les ruminants comme les bovins, les moutons et les chèvres est recyclé en carbone dans les plantes et le sol, dans un processus connu sous le nom de cycle du carbone biogénique. C'est un cycle naturel important qui se produit depuis le début de la vie.

Les vaches (et autres ruminants comme les moutons) sont souvent liées au changement climatique car elles émettent du méthane, un puissant gaz à effet de serre. Mais le fait est que ce méthane fait partie d'un cycle naturel – ou biogénique – du carbone, dans lequel le méthane se décompose en dioxyde de carbone (Co2) et en eau après environ 12 ans. L'herbe absorbe alors le Co2 par photosynthèse, les vaches mangent l'herbe et le cycle continue. Alors que le cycle naturel du carbone entre les vaches, les plantes et l'atmosphère se déroule sur une période relativement courte (environ 12 ans), le CO2 provenant de la combustion de combustibles fossiles reste dans l'atmosphère pendant potentiellement des milliers d'années.

Cela signifie que, si les émissions de méthane du bétail restent stables ou diminuent, les combustibles fossiles ont un impact beaucoup plus important et à long terme sur notre climat que le méthane des vaches. Avec un cheptel stable, la quantité de méthane produit équilibre en fait le méthane qui se décompose de l'atmosphère. Meat & Livestock Australia a créé une animation simple qui explique la différence entre l'impact environnemental du méthane des vaches et le dioxyde de carbone des combustibles fossiles :

Concernant le climat, il convient aussi d’évoquer la consommation d’eau. Cet article de la RTBF permet d’éclairer les différentes références prises en compte pour en apprécier la juste consommation : Combien de litres d'eau faut-il vraiment pour produire un kilo de viande de bœuf ?

La gestion de l'eau dans les tanneries modernes s'aligne sur l'objectif de développement durable de l'ONU sur l'eau. La plupart des tanneries européennes avaient déjà mis en place diverses méthodes de travail qui les aidaient à réduire leur consommation d'eau. Mais dans l'ensemble, nous ne pouvons pas nous passer d'eau, donc tout dépend de la façon dont elle est extraite, traitée et restituée. Une meilleure gestion de l'eau et une empreinte moindre pour le cuir. Ceci est expliqué par One4leather dans son article : Une meilleure gestion de l’eau et une empreinte moindre pour le cuir.

Et le bien-être animal dans tout cela ?

Elevage de boeufQuelle que soit nos convictions, l’animal est abattu en abattoir selon des normes et un processus bien précis ne créant aucune douleur. Les pratiques abusives sont dénoncées et illégales. L’animal n’a pas de souffrance en processus légal.
Ensuite, cette question est liée au mode de consommation que nous avons et/ou que nous choisissons. Il existe, notamment sur le continent américain des fermes d’élevage dont les bovins ne mangent que des céréales, ne vivent pas les saisons voir restent en enclos. Cela n’octroie pas une jouissance de vie instinctivement correcte, ni une qualité de viande ou de peaux.

Afin de récolter des peaux sur des épaisseurs suffisantes, avec une densité de fibre forte ainsi qu’une fleur de peau sans barbelés, sans varons avec peu de défauts de vie, les élevages européens responsables avec des bovins qui ont une relation proche avec l’éleveur sont un incontournable. Ces élevages de bovins sont en prés d’herbe, en collines, en alternance de saisons et vivent les saisons. Sur les peaux que nous récupérons des déchets des abattoirs, cela représente une qualité de peau très bonne pour faire du cuir sellier. Cela contribue, en ricochet, à la démarche éthique de l’entreprise. La traçabilité jusqu’au mode d’élevage est au cœur des sujets des tanneurs actuellement mais à ce stade encore difficile à remonter au-delà de l’abattoir.

Le cuir est-il un matériau durable ?

Le cuir est fabriqué grâce à la transformation de la peau putrescible d’un animal en une matière imputrescible. En clair, le cuir ne va pas se décomposer dans votre dressing. L’une des plus grandes qualités du cuir est sa longévité, les articles en cuir bien confectionnés peuvent être transmis de génération en génération.

Le cuir a une durée de vie longue, surtout le cuir pleine fleur qui s’embellit avec le temps, acquérant une profondeur de patine et un motif d’usure unique et propre à chaque utilisateur. Alors que nous cherchons consciencieusement des moyens de réduire notre consommation, le cuir correspond tout à fait à la philosophie « acheter moins, acheter mieux ».Investir dans des produits en cuir de qualité, c’est investir pour l’avenir. L’industrie du cuir est un excellent exemple de l’économie circulaire.

production du cuir économie circulaire Tannerie Radermecker

Le cuir est-il un matériau recyclé et recyclable ?

Oui, tout d’abord le cuir est un matériau recyclé car comme expliqué ci-dessus le cuir est un matériau transformé en produit de qualité, alors qu’il pourrait s’agir d’un déchet à éliminer. Et ensuite, recyclable car depuis des années et grâce aux nouvelles technologies, de nombreux matériaux et accessoires sont fabriqués avec des restes de cuir.

Les garnitures en cuir issues du processus de fabrication peuvent être réutilisées comme rembourrage (dans des sacs de frappe de boxe par exemple), ou combinées avec d’autres matériaux pour fabriquer des produits composites tels que le carton en cuir, qui est utilisé pour les semelles intérieures et les inserts de talon dans les chaussures.

Le cuir est-il un matériau biodégradable ?

Oui, le cuir est un matériau naturel, contrairement aux matières plastiques synthétiques dérivés du pétrole. En fin de vie, et selon le type, le cuir va se biodégrader naturellement. Il se décompose dans un environnement naturel en 25 à 45 ans. Les plastiques mettent des centaines d’années à se biodégrader et à produire des microplastiques qui nuisent à l’environnement.

Le cuir est-il un matériau écologique ?

Avec toutes les explications ci-dessus, nous pouvons affirmer que le cuir est un matériau écologique, naturel, renouvelable, biodégradable, et grâce aux nouvelles technologies, respectueux de l’environnement, et minimisant son impact sur l’environnement. En raison des importants contrôles environnementaux en vigueur, tels que la réutilisation des eaux usées, l’impact de la fabrication du cuir est très faible.

Beaucoup moins de déchets sont générés du fait de la durabilité et de la résistance élevées du cuir, comparés à d’autres matériaux synthétiques équivalents. Presque tous les pays du monde produisent du cuir, et la grande majorité le fait de manière transparente et responsable. Les produits chimiques utilisés dans la fabrication du cuir sont très réglementés.

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